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GALERIE DES RESIDENTS

Du 18 avril
au 27 septembre 2025

Du 18 avril au 27 septembre 2025, la Galerie des Résidents de la Fondation Montresso* présentera DÉSHÉRENCE, dialogue artistique des plasticiens Nasreddine Bennacer et Roxane Daumas.

Quand on désigne un lieu en déshérence, cela signifie que personne n’en prend soin.
Il semblerait que l’éloignement entre les compréhensions idéales et cognitives du devenir humain soit de plus en plus ambigu... L’atome hédoniste et narcissique voit se dresser devant lui le système monde. Dans un dialogue artistique, Nasreddine Bennacer, artiste franco- algérien et Roxane Daumas, plasticienne française, interrogent ce face-à-face. Sous des métaphores spatiales de la distance et de la déshérence, c’est tout à la fois la force et la précarité de notre imagination configuratrice d’un monde habitable et partageable, qui se voit repensé par les artistes dans sa foncière indétermination.

Dans l’œuvre de Nasreddine Bennacer surgit le vertige pur de l’essence de l’être et de son abandon, l’artiste déploit sous nos yeux une conversation entre mythologies et réalités. Au fil des œuvres, le visiteur se souvient de notre étrange capacité à l’autodestruction.
La tour de Babel couchée, nous rappelle la division née de l’orgueil humain, les antennes paraboliques, celle d’une société déliée et globalisante, les hommes sont devenus des lucioles, s’arrachant à leur terre, en quête d’une vie meilleure. L’artiste nous rappelle aussi notre lumineuse capacité de résistance et de résilience.
Humilité et beauté sont peut-être les maîtres-mots d’un héritage universel. Nasreddine Bennacer recrée ainsi la cité de Petra, joyaux des rencontres entre traditions orientales et architectures hellénistiques, il reconfigure les jardins suspendus de Babylone dans la présence de leur végétation luxuriante.


Pour nous, il écrit sans relâche les mots Hob, Hanan et Salam (Amour, Tendresse et Paix) sur les pages d’un livre, dans l’espoir de perpétuer notre histoire. Solitaire, dans son atelier, pas de pinceau ou de tubes de couleurs, mais des dizaines de papier japonais, de la gouache, des pastels noirs. Le geste est instinctif et fulgurant, il a beaucoup à dire de notre nature humaine, masquée dans des nuages de grandiosité, en résonnance au format des œuvres réalisées.
Au-delà du vrai et du faux, du bien et du mal, Roxane Daumas révèle la profonde déstabilisation de nos représentations. La conception que tout individu a du monde est et reste toujours une construction de son esprit. Ce binôme réalité/ vérité devient avec l’intelligence artificielle (IA) susceptible d’infinie plasticité travestie, l’homme devient aussi sujet et objet de son propre développement.