C’est à l’abri des regards, derrière les murs de Jardin Rouge que la réflexion de l’artiste Milan Sanka prolifère. Reconstituant son héritage, il poétise des secrets glanés au gré de confidences ou au détour d’une poésie, dans un lieu propice à réenchanter les chemins de son identité. D’un côté, des ascendants maternels désertant l’Espagne, emportés dans la tourmente de la Retirada ; de l’autre, une lignée paternelle s’extirpant des confins de la Martinique, pour rejoindre les rives métropolitaines. Le fil conducteur demeure celui du déplacement, des formes d’exil occultées. D’une rare lucidité, l’artiste orchestre une histoire en miroir, composée pourtant de récits aux antipodes. Il nous révèle ainsi une appartenance à trois voies, dont les trajectoires entremêlées forgent l’être en devenir.
Sur de grands aplats aux couleurs unifiées, se dressent les strates culturelles de l’individu. Par un langage graphique minimal, l’artiste tend vers l’épure sans jamais sacrifier la densité du sens. Son geste, précis, conserve la vivacité du tracé à main levée, oscillant entre spontanéité et vectorisation. Les lignes illuminent et cernent avec précision, les empreintes de l’oubli. Les trajectoires migratoires s’y révèlent dans un nuancier de couleurs aux résonnances symboliques. Dans cette dissonance féconde, Milan Sanka devient le point de jonction vivant de ces parcours antagonistes ; la palette chromatique traduit en creux la convergence de ces destins, dans un ailleurs, devenu horizon commun. Les jeux y émergent comme vecteur de souvenirs et de transmission.
Les cartes ravivent la mémoire d’une lignée ibérique et des scènes
familiales partagées autour de la table. Les dominos XXL
surgissent du papier comme des artefacts symboliques,
convoquant les souvenirs d’une enfance créole et les figures
tutélaires de la famille. Les personnages, masqués, se libèrent de
leurs archétypes pour embrasser l’intime et l’universel. Le miroir se
fait vecteur de transmission et de jonction.
Fidèle à sa pratique, l’artiste manie la synthèse avec acuité, offrant
la lecture immédiate d’un parcours jonché d’embûches. L’essentiel
est là : dans ce voyage, l’artiste emporte avec lui le nécessaire
dans ses bagages.
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