Né en 1987 à Guercif (Maroc).
Vit et travaille à Rabat (Maroc).

Dans le silence apparent du blanc, Youssef Elmekaoui, lauréat de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan et professeur des Arts appliqués à Rabat, explore une mémoire sensible façonnée par les lieux de culte de son enfance. Son travail, depuis 2011, prend forme dans la peinture en explorant des matériaux issus des mausolées et sanctuaires soufis — sucre, sel, pierre d’alun. Originellement transparents, ces éléments deviennent les écrins d’une mémoire impalpable.

La peinture, délivrée de la représentation, devient geste, rituel et invocation. Chaque oeuvre est une tentative pour saisir l’invisible et figer l’instant d’un silence. Cherchant l’essence dans des formes pures, il réduit le mur et la coupole à leurs contours élémentaires, balisant un territoire symbolique. La répétition, bien plus qu’un simple motif, se mue alors en différence : non le retour du même, mais variation vibrante, prière mouvante ou souffle deleuzien. Le blanc, loin d’être absence, s’affirme comme une puissance active, porteuse de sens, et structurante, comme le Logos dans la pensée grecque. Il n’y a ici ni dogme, ni vérité figée, seulement des clartés provisoires, des révélations en devenir. Aujourd’hui, cuivre et plomb prolongent cette quête silencieuse : révéler, dans la forme la plus simple, la densité spirituelle d’un monde en transformation constante.